Avec une incidence estimée à 11 965 en 2012, le cancer de la vessie se situe au 5ème rang des cancers les plus fréquents en France « 4,8 % des cancers incidents ». Le cancer de la vessie est plus fréquent chez l’homme (environ 80 % des cas). L’âge moyen au diagnostic est de 74 ans chez l’homme et 79 ans chez la femme.

Les principaux facteurs favorisants ce cancer sont le tabagisme et dans le cadre d’une activité professionnelle, même ancienne, l’exposition à certains produits toxiques (hydrocarbures, goudrons, huiles de houille, amines aromatiques).

Le bilan comprend un examen clinique, des cytologies urinaires et une cystoscopie.

Un uroscanner avec temps tardif est demandé afin de retrouver une lésion du haut de l’appareil urinaire synchrone.

Le diagnostic du cancer est établi par l’examen anatomopathologique des lésions suspectes prélevées au cours d’une procédure  chirurgicale appelée résection transurétrale de vessie.

La résection transurétrale de vessie qui est le premier temps du traitement, est réalisée dans un but diagnostic et thérapeutique.

Elle doit être complète, profonde et totale.

Elle est complétée, immédiatement après d’une instillation précoce de mitomycine C dans la vessie, dans un délai de moins de 24 heures.

Dans certains cas, des instillations de mitomycine C (médicament de chimiothérapie) ou de BCG (bacille de Calmette et Guérin, médicament d’immunothérapie) sont répétées régulièrement sur plusieurs semaines. Leurs objectifs est de réduire le risque de récidive et de progression.

Plusieurs classifications anatomopathologiques existent pour décrire le cancer de vessie ainsi que sa prise en charge, notamment distinguée selon l’envahissement musculaire par la tumeur ou non. Ainsi, les tumeurs de vessie non infiltrantes du muscle (TVNIM) comprennent les tumeurs de stades Tis (in situ), Ta et T1 de la classification TNM, et les tumeurs de vessie avec infiltration musculaire correspondent aux tumeurs de stade T2 et plus.

La cystoscopie en lumière blanche est l’examen de référence habituellement réalisé afin de cartographier les lésions. La sensibilité de cette technique dans la détection des tumeurs n’étant pas parfaite, d’autres techniques complémentaires sont recherchées pour cartographier au mieux toutes les lésions, dans l’hypothèse qu’une meilleure identification, stadification et résection des zones tumorales permet réduire le risque de récidive et de progression permettant une prise en charge optimale.

Ainsi, une cystoscopie avec fluorescence peut être proposée par l’urologue. Cette fluorescence est obtenue après instillation de l’hexyl aminolévulinate (HEXVIX) qui entraîne une accumulation intracellulaire de porphyrines au niveau des tumeurs de la paroi vésicale (composés fluorescents et photosensibles qui émettent une fluorescence rouge après excitation dans la lumière bleue).

Les recommandations ont évolué depuis la mise sur le marché d’HEXVIX. Selon les dernières recommandations françaises de 2022 ainsi que les recommandations internationales, la fluorescence est indiquée  en primo résection quel que soit les cytologies et pour la recherche de carcinome in situ « CIS » ainsi qu’en cas de récidive, elle a démontré une augmentation significative du taux de détection de tumeur, une meilleure stadification et un allongement de l’intervalle libre sans récidive.

Le GHH vient récemment d’acquérir les équipements nécessaires pour pratiquer cet examen via le service d’Urologie 

Dr Mehdi SOUDANI, Chirurgien Urologue – Praticien Attaché associé – GHH

 

 

 

 

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