Une première en Normandie : des tests sanguins prédictifs du risque de complications tardives de la radiothérapie réalisés au centre de radiothérapie Guillaume le conquérant au Havre
Lien vers le reportage FR3 baie de Seine
Chaque année le centre de radiothérapie Guillaume le conquérant prend charge plus de 1600 patients et délivre près de 1800 traitements. Les traitements habituellement délivrées sur 5 à 7 semaines, sont désormais majoritairement délivrés en 3 à 4 semaines. Les schémas d’irradiations sont donc plus courts, avec des doses par séances plus élevées.
L’amélioration des techniques d’irradiations et en particulier de leur précision, au cours des vingt dernières années, a permis de réduire drastiquement le nombre de séances mais aussi la survenue de toxicités tardives, qui malheureusement lorsqu’elles surviennent, restent souvent irréversibles.
La toxicité de la radiothérapie peut se manifester sous la forme de toxicité aiguë ou tardive, sans qu’il n’y ait à ce jour, sauf contexte génétique bien spécifique, de tests prédictifs de la toxicité tardive des traitements. La toxicité tardive (survenant dans moins de 10% des cas) peut être plus marquée en cas de fortes doses par séances.
Pour les irradiations mammaires, cette toxicité tardive peut se manifester sous la forme de fibrose cutanée, de télangiectasies, de douleurs mammaires ou plus rarement de problèmes cardiovasculaires (cette toxicité se raréfie néanmoins, du fait de la généralisation des irradiations mammaires en inspiration bloquée au centre Guillaume le Conquérant). En cas d’irradiation prostatique, cette toxicité tardive peut se manifester sous la forme de rectorragies (rectite radique) ou encore de pollakiurie/hématurie/urgenturie (cystite radique).
Depuis septembre 2025, afin de mieux identifier les patients susceptibles de développer des toxicités tardives, le Centre Guillaume le Conquérant, propose un test de « dépistage » appelé RILA et développé par la Start up Française Novagray basée à Montpellier. Ce test a été codéveloppé depuis une vingtaine d’année par des équipes françaises et suisses.
A ce jour, au centre Guillaume le Conquérant. le test est proposé aux patients porteurs d’un cancer de la prostate ou du sein et pour lesquels l’oncologue radiothérapeute propose initialement un schéma d’irradiation en 5 séances, dit « ultra-hypofractionné ». Il s’agit d’un simple prélèvement sanguin.
Le patient est prélevé après la consultation d’annonce, au laboratoire Bioceane de la clinique des Ormeaux. Il s’agit d’un test d’apoptose lymphocytaire. Plus le taux d’apoptose est faible, plus le patient est à risque de développer des toxicités de grade 2. Le résultat est obtenu sous 7 jours.
En cas de négativité du test, alors l’oncologue radiothérapeute maintient son schéma de traitement court. A défaut en cas de positivité du test, la stratégie thérapeutique sera adaptée avec un schéma d’irradiation à fractionnement ordinaire (le traitement est plus étalé dans le temps), voire dans certains cas une orientation vers une autre thérapeutique (chirurgie), ou plus rarement une omission de l’irradiation dans les situations où le risque de récidive est faible.
Le test d’un cout unitaire de 1000€ est pris en charge par le centre Guillaume le Conquérant.
Le Centre Guillaume le Conquérant fait partie des 10 premiers centres français à proposer le test en routine et est le premier centre normand à l’avoir mis en place.
Dr Paul Lesueur, oncologue radiothérapeute, centre Guillaume le conquérants www.cglc.fr
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