Le SAS, encore un acronyme ! Dans la série on avait trouvé SAS = Société Anonyme Simplifiée, SAS = Son Altesse Sérénissime,  Rien à voir ! On a regardé les définitions d’un sas, et là on se rapproche de notre sujet  :  « Enceinte ou passage clos,… .qui permet de passer ou de faire passer d’un milieu à un autre… »(1) « Tamis .. pour filtrer des matières ou liquides ».(2)….

Le SAS dont il est question ici, et dont vous commencez à entendre parler dans les couloirs sans trop bien savoir ce qui se trame, fait un peu office de sas (1) entre les appels d’urgence et de soins non programmés d’une part et l’offre de soins du territoire d’autre part, une sorte de sas (2) qui permet de filtrer avec précision les appels des patients pour mieux les orienter, Fluidifier, désengorger, garantir un accès aux soins pour tous.

L’historique efficacité des professionnels de santé du territoire havrais  (osons le dire) fut un bon terreau pour se lancer dans le SAS sur un territoire élargi à celui du GHT

Donc SAS, pour Service d’Accès aux Soins et plus précisément pour nous, SAS de l’ESTUARE DE LA SEINE

Pour répondre à l’appel à projet de l’ARS du 24 juillet 2020, les principaux représentants de la ville et de l’hôpital du territoire se sont mobilisés : L’association médicale des urgences havraises (AMUH), Sextant 76  CPTS Grand Havre, le Groupe Hospitalier du Havre et le SAMU 76B.  Candidature retenue parmi les 22 sites pilotes répartis sur 13 régions pour participer à l’expérimentation lancée par le Ministère de la Santé

Quels sont les enjeux pour notre territoire ?

Francis LE SIRE, président du SAMU : « Les enjeux du SAS défini dans l’appel à projet porte sur plusieurs objectifs :

  1. Rationaliser la demande de soins par la régulation médicale
  2. Réorienter les patients sur leur parcours de soins
  3. Permettre l’accès aux soins des patients sans médecin traitant
  4. Assurer une réponse rapide aux détresse vitales
  5. Limiter le recours à la permanence des soins ambulatoire (PDSA) et aux urgences aux seuls patients le nécessitant »

 Qu’est-ce qui vous a incité à monter ce projet ?

Dr Jean-Luc DUMENIL, Président de l’AMUH : « Depuis 1988, L’AMUH participe à la modernisation de la prise en charge de la continuité des soins, l’élaboration du projet du SAS apportait une suite logique au développement du système médical sur le territoire, car le mode d’organisation des secteurs du Havre, Montivilliers, Harfleur, répondaient déjà aux objectifs du projet :

  • Régulation médicale libéral 24h/24h
  • Sectorisation de la continuité des soins
  • Sectorisation permanence des soins
  • Organisation de la visite à domicile avec accompagnement »

Un fois la candidature retenue, il a fallu s’appuyer sur une entité juridique spécifique. Ainsi, SEXTANT 76 et AMUH ont mis en commun leurs compétences pour donner naissance à une nouvelle association, l’Association des Soins de Ville de l’Estuaire de la Seine (ASVES). C’est cette jeune entité qui va permettre le déploiement du projet SAS
Dès le 14 janvier 2021, les statuts sont déposés en sous-préfecture et un bureau est constitué

  • Président Dr J-L. DUMENIL
  • Vice-président Dr M. BLONDET et Dr P. DUBOT-GUAIS
  • Trésorier Dr P. DESCAMPS
  • Secrétaire Dr E. FAGOT GRIFFIN

L’enveloppe budgétaire a permis le recrutement, pour 6 mois, d’un chef de projet en charge du déploiement du SAS ; Ainsi depuis le 13 avril, David LUCAS assure cette fonction; Son rôle principal est de :

  1. Répondre à l’appel de l’ARS par une architecture budgétaire cohérente.
  2. Identifier les professionnels de santé et organisations médicales du GHT.
  3. Proposer des solutions de fonctionnements (Logiciels, amélioration continue).
  4. Organiser les différents échanges gravitant autour du projet.
  5. Rencontrer les potentiels futurs partenaires du système.
  6. Communiquer le projet vers les professionnels de santé et grand public.

Mais encore ? Tentons de comprendre ce que le SAS va changer pour les patients, pour les médecins et espérons les services d’urgence

Dr Matthieu BLONDET, Président de Sextant 76 : » En réalité, c’est le prolongement de la collaboration étroite entre le SAMU et l’AMUH pour mieux orienter les patients avec ou sans médecins traitants. Les moyens sont importants, pour la partie soins de ville, cela représente 1 ou 2 médecins assistés par 3 collaborateurs.

Cette mise en place devra permettre de :

  • Traiter une partie des demandes par des conseils médicalisés.
  • Travailler en lien étroit avec les médecins traitants pour éviter l’orientation vers les services d’urgence.
  • Proposer plus de créneaux de consultations dans la journée aux patients, en indemnisant mieux les médecins prêts à prendre quelques patients supplémentaires. Ou prêt à créer sur le Havre un troisième secteur
  • Proposer des téléconsultations aux patients sans médecin traitant, assistés d’un professionnel de santé (infirmiers, pharmaciens, Ehpads).

Toute cette organisation est en cours de déploiement. Si l’Etat respecte ses engagements, nous espérons être pleinement efficace à partir de septembre 2021″

Concrètement, ce qui change

AVANT : la réception des appels passait par deux numéros distincts le 15 et 116 117. Tous ces appels étaient décrochés, triés et traités par 3 ARM (Assistant de régulation médicale) du 15 et orientés par le médecin régulateur vers l’aide médicale urgente ou les soins de ville.

APRES : En s’appuyant sur le centre 15, qui est déjà le fruit du partenariat entre le SAMU et les associations de permanence de soins et de continuité de soins, le projet SAS donne surtout des moyens supplémentaires pour le décroché des appels en un puits unique (15 + 116 117) ainsi que le traitement des appels de soins non programmés ne nécessitant pas l’aide médicale urgente

Comment ? par la création de 9 postes ARM niveau 1 et 6 postes d’OSNP, (Opérateurs des soins non programmés) et le recensement de médecins effecteurs.

Chacun son rôle

1️⃣ Dans un premier temps, c’est l’ARM de niveau 1 qui décroche l’appel. Sa mission, ouvrir un dossier de régulation en récupérant un minimum d’informations efficientes et nécessaires à l’orientation du patient vers la filière adaptée très rapidement.

    • En cas d’urgence vitale, la suite du processus reste identique avec le SAMU, en direction de l’ARM 15,
    • Dans tous les autres cas, le niveau 2 de l’appel envoyé vers les soins de ville évolue.

2️⃣ Au niveau 2, l’appel est récupéré par un OSNP, qui met en place un interrogatoire patient, ayant pour objectif de traiter la demande en complétant le dossier de régulation par le motif médical de l’appel et les informations administratives du patient.

3️⃣ Au niveau 3, c’est le médecin régulateur qui entre en action pour une régulation médicale efficace. Il récupère les informations du dossier de régulation avec le patient au bout du fil, prolonge l’interrogatoire sur les symptômes si nécessaire, conseille et l’oriente vers une offre de soins adaptée à son réel besoin et au diagnostic à établir.

Pour la suite du traitement du dossier, l’OSNP de moyen, prend connaissance de l’orientation du médecin régulateur et recherche les offres de soins disponibles sur le territoire sur les horaires de continuité des soins (médecin traitant, gardes de secteur, visite à domicile) et de la permanence des soins (AMUH, visite à domicile, urgences hospitalières).

👉 C’est là où vous, médecins généralistes du territoire du SAS Estuaire de la Seine, si vous avez lu jusqu’ici, vous pouvez entrer en scène et devenir à votre tour acteur du SAS en assurant le rôle de médecin effecteur (médecin réalisant les soins).

Jusqu’à maintenant les médecins généralistes offraient pour les patients du territoire un accès à une garde de secteur et des visites à domicile

Ce système de garde est toujours compté parmi les offres très importantes du système. A Cela vient dorénavant s’ajouter la création de créneaux de Soins Non Programmés.

👉 C’est vous qui choisissez les créneaux horaires, le type de consultation que vous souhaitez effectuer (Cabinet, visite, téléconsultation) – vous les proposez via un agenda commun et les ONSP en dispose – les contreparties sont en cours de discussion.
A termes, il n’y aura pas que les médecins généralistes qui pourront apporter leurs contributions, mais bien toute profession de santé libérale.

👉 Si Médecin effecteur, ça vous tente ? ou si vous voulez en savoir plus, contacter David LUCAS (contact ci-dessous)

A la rédaction, on s’est aussi posé la question de l’articulation avec le SAMU

Au cœur même des puits d’appel d’urgences et à proximité de la salle de régulation médicale urgente, les OSNP (Opérateur de soins non programmés) et le médecin régulateur des soins de ville ont intégrés les locaux du SAMU de manière à proposer une bonne qualité de service. Ayant pour objectif de faire évoluer de jour en jour le personnel, ce dispositif permet aussi aux différents acteurs du SAMU d’apporter leur retour d’expérience et expertises aux jeunes embauchés (ARM niveau 1 et OSNP). De plus, ce procédé permet une bonne cohésion entre équipe des soins de ville et équipe hospitalière, créant ainsi une meilleure communication et une forte volonté de bien faire

Point de repère profil des équipes ARM/OSNP
  • profil ARM du 15  (Assistant de régulation médicale)  : professionnel para médical
  • profil ARM SAS niveau  1 : personnel d’origine plus large : secrétaire médicale, ambulancier, infirmier
  • profil  OSNP (Opérateurs des soins non programmés), c’est nouveau : personnel d’origine encore plus large : ambulancier, ancien chauffeur AMU, secrétaire médicale

Tous ont reçu une formation à ces nouvelles fonctions : gestes de premiers secours – orientation et traitements appels

Contact chef de projet SAS estuaire de la Seine :
David LUCAS
tel : 06.27.92.45.93
adresse mail : davidlucas@live.fr

En graphique, on comprend mieux !

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