Les effets secondaires des traitements en cancérologie, radiothérapie et chimiothérapie, sont fréquents parfois intenses, souvent invalidants, ils altèrent la qualité de vie du patient parfois de façon chronique. Ses effets secondaires, par ailleurs, peuvent limiter la délivrance du traitement, entraînant une perte de chance.
Depuis une quinzaine d’années, a été développé, étudié et validé une technique particulière, la luminothérapie, qui permet d’améliorer la prise en charge de ces effets secondaires.
La technique consiste à exposer des cellules ou tissus à une lumière de longueur d’onde spécifique pour stimuler leur activité. Les longueurs d’onde de lumière utilisées dans la Photobiomodulation, rouges ou proches de l’infrarouge, sont absorbées par les mitochondries des cellules. Ces dernières produisent l’énergie cellulaire et la stimulation de leur activité par la lumière peut entraîner une augmentation de la production de carburant cellulaire, l’adénosine-tri-phosphate(ATP).
En situation préventive
La technique va permettre de limiter la survenue et la sévérité d’effets indésirables induit par l’irradiation comme la radiodermite ou la mucite.
En situation curative
Elle réduira la durée et l’intensité des effets toxiques.
Les effets secondaires concernés par ce traitement sont évidemment ceux qui sont à portée de ces rayons lumineux. Pour la radiothérapie, il s’agit de l’épithélite et de la mucite, pour la chimiothérapie, les neuropathies chimiothérapie induites essentiellement.
Le traitement de la mucite radio induite est particulier, on utilise un stylet qui permet de délivrer le faisceau lumineux, dans la cavité buccale ou dans l oropharynx directement sur la muqueuse.
Les séances de luminothérapie ont lieu une, trois ou cinq fois par semaine selon les indications. Elles durent de cinq à quinze minutes, patient assis, ou semi allongé, elles sont indolores, et ne provoquent aucune sensation immédiate pour le patient.
Au Havre, plusieurs centres de traitement se sont équipés de cette technique. Pour la radiothérapie, cette technique est proposée pour les patients porteurs de tumeurs des VADS avec un important risque de mucite, et pour les patientes porteuses de tumeurs du sein avec un risque important de réaction cutanée.
Dr Laurent MARTIN, Onco radiothérapeute – Dr Gais KADRA, Oncologue
