C’est nouveau au GHH, le salon d’allaitement
Confortablement meublé, il permet aux nouvelles mamans allaitantes de venir s’y retrouver pour allaiter leur enfant dans un lieu calme et isolé.
Il sera aussi le lieu idéal pour organiser des rencontres entre parents et la consultante en lactation du GHH
- Organiser des rencontres pour les patientes allaitantes hospitalisées, dans un premier temps, elles se déroulent le jeudi en début d’après-midi
- A venir : des séances postnatales en groupe entre le 8ème jour et la 14ème semaine de vie de l’enfant
- A venir : une séance de préparation collective anténatale sur le thème de l’allaitement
En ville aussi, les mamans ou futures mamans peuvent être accompagnées
Si toutes les sages femmes reçoivent une formation autour de l’allaitement et de la lactation au cours de leur cursus de formation, le constat est que sur les 35 écoles de Sage-femme en France , la durée moyenne de l’enseignement sur cette thématique, au cours des 5 années d’étude, est de 6h !! C’est trop peu pour permettre à tous d’être à l’aise face à toutes les situations auxquelles Ils doivent faire face au quotidien.
Des formations complémentaires certifiantes existent cependant.
Notamment les diplômes de consultant en lactation délivré par l’IBLCL ou le DIU de lactation humaine et allaitement maternel. Ces formations sont ouvertes aux sages-femmes, bien sûr, mais également aux médecins.
Au Havre, les jeunes mères ont la possibilité, outre les consultations de l’hôpital (cf ci-dessus), de consulter une sage-femme IBCLC qui consacre 100% de son activité à la consultation allaitement. Nous l’avons interrogée :
Corinne BOURDON, installée en cabinet libéral 164 rue Florimond Laurent au Havre, est spécialisée exclusivement dans le suivi de l’allaitement maternel. Elle accompagne les futures et jeunes mamans, avant, pendant et jusqu’à la fin de l’allaitement
- Préparation à l’allaitement en amont de l’accouchement. Notamment dans les cas particuliers comme les projet d’allaitement suite à une chirurgie mammaire, l’hypoplasie mammaire, les mauvaises expériences préalables, les projets de tire allaitement ,etc … ) en consultation individuelle ou en cours collectifs de 3 personnes maximum (peut rentrer dans le parcours de préparation à l’accouchement)
- Accompagnement individuel pendant l’allaitement. Le suivi de l’évolution staturo – pondérale du bébé allaité, qui est une mission à part entière de la sage-femme, le suivi des problèmes de production de lait, de douleur, de crevasses, les engorgements, le choix et l’utilisation du tire lait, l’accompagnement dans la reprise du travail ou dans l’étape du sevrage.
Dans d’autre situations comme les candidoses et les abcès, elle dépiste les situations et oriente les mères vers leur médecin référent.
- Accompagnement individuel pendant l’allaitement. Le suivi de l’évolution staturo – pondérale du bébé allaité, qui est une mission à part entière de la sage-femme, le suivi des problèmes de production de lait, de douleur, de crevasses, les engorgements, le choix et l’utilisation du tire lait, l’accompagnement dans la reprise du travail ou dans l’étape du sevrage.
« Attention, précise Corinne BOURDON qui se défend de tout militantisme, être consultante en allaitement ne signifie pas être dans le prosélytisme. Ma mission est avant tout d’accompagner les jeunes mères dans leur démarche et leurs propres choix ;
Parfois je sens que la maman n’est pas à l’aise dans son allaitement, que ça ne lui convient pas, je lui propose d’en parler pour trouver ensemble la meilleure option. Avant tout, je reste sage-femme et je me dois de prévenir toute survenue d’un état anxieux qui pourrait la mener à une dépression du post partum par exemple.
L’inverse est vrai aussi : une mère qui a un projet d’allaitement très ancré et qui se retrouve à affronter de très grosses douleurs peut sombrer si on ne l’aide pas à trouver des solutions. Le risque est le même mais mon action va être différente.
L’accompagnement de l’allaitement maternel est une mission passionnante mais qui demande beaucoup de temps.
C’est la raison pour laquelle j’ai choisi de réaliser des rendez-vous qui durent 1 heure. C’est une nécessité pour pouvoir faire un travail complet et la majorité des professionnels médicaux n’ont malheureusement pas la possibilité de consacrer tout ce temps. C’est en cela que nous sommes complémentaires. »
Quelques exemples :
Je me souviens d’avoir accueilli Il y a quelques mois une mère qui m’avait été adressée par son médecin traitant. Le bébé ne prenait pas suffisamment de poids et la maman n’acceptait pas de donner un autre lait que le sien en complément et refusait aussi de donner son lait tiré au biberon. Nous avons beaucoup parlé ensemble et balayé toutes les options qui s’offraient à elle. Finalement elle a choisi de donner son lait maternel tiré au bébé pendant la tétée grâce à un dispositif spécial (DAL) composé d’un récipient et d’une sonde très fine que l’on introduit à la commissure des lèvres du bébé. Ce dernier a repris du poids et après quelques jours, le bébé a pu se passer des compléments et la mère a pu réaliser à son projet d’allaitement exclusif.
Une autre fois, j’ai été sollicitée par une collègue sage-femme via Omnidoc. Une de ses patientes présentait quelque chose d’assez rare. Elle avait une boule dans le sein. Pensant à un abcès, elle avait demandé une investigation par échographie dans le service de radiologie du GHH. En réalité, il ne s’agissait pas d’un abcès mais d’un galactocèle. La sage-femme avait besoin de savoir quelle conduite à tenir était recommandée dans cette situation. Or, l’enjeux de l’accompagnement de l’allaitement est très important car le risque d’engorgement est très majoré. On doit constamment s’assurer que la production de lait reste constante et suffisante pour le bébé. Mais l’on doit également s’assurer qu’un abcès ne s’invite pas non plus. Ma collègue a pu continuer sereinement l’accompagnement de cette maman mais elle a aussi été ravie de pouvoir compléter ses connaissances et enrichir sa pratique. La complémentarité a du bon !!
La demande la plus fréquente chez les patientes que je rencontre est la douleur pendant la tétée. Dans 95% des cas, elle est due à la position dans laquelle les mères s’installent quand le bébé est au sein. Dans les premières semaines de l’allaitement, la posture adoptée par la mère et son bébé est primordiale ! Beaucoup de mères abandonnent l’allaitement pour cette raison. Pourtant il existe des solutions radicales et très simples. Une mère est arrivée un jour dans mon cabinet, la tête basse et l’œil humide. Le bébé s’est mis à pleurer et … la mère aussi ! Nous avons pris le temps de faire connaissance, et elle a pu m’expliquer l’enfer de son quotidien avec ce bébé d’une dizaine de jours, très énervé et qui prenait le sein en lui faisant si mal. Nous avons alors pu analyser les difficultés que rencontrait chacun (mère et bébé) dans la position qu’elle utilisait et nous avons essayé une position plus confortable car mieux ajustée à la morphologie de chacun. Quand le bébé a pris le sein dans cette nouvelle position, elle n’avait plus mal. Je l’ai suivi pendant plusieurs semaines pour m’assurer de la durabilité de son confort et de la bonne prise de poids du bébé. Elle m’a donné des nouvelle quelque temps après : elle n’a plus jamais eu de douleur. Jolie victoire pour elle !
Pour mémoire :les consultations sont remboursées comme toute consultation réalisée par une sage-femme.
Par ailleurs, le rôle de la consultante en lactation est aussi de venir en renfort pour accompagner ses pairs dans les situations complexes, potentiellement via la téléexpertise entre sages-femmes ou sage-femme/médecin généraliste, Et oui, ça marche aussi dans ce sens-là, (la sage-femme est l’expert, le médecin généraliste le requérant)
Aujourd’hui les délais de prise de rendez-vous avec Corinne BOURDON sont d’environ 1 mois – Elle attend avec impatience que d’autres sages-femmes se forment et s’installent sur le territoire
Contact : Corinne BOURDON, sage-femme consultante en lactation – 07 49 49 02 80 (pro) – corinnebourdonsagefemme@gmail.com – Joignable sur Idomed et Omnidoc