En 2017, les infections invasives à méningocoque (IIM) ont touché 546 personnes en France, soit une incidence de 0,82 pour 100 000 d’habitants. Les moins de 1 an sont les plus touchés, puis les moins de 5 ans, puis les 15-24 ans et les plus de 85 ans. 101 personnes (soit 18%) présentaient un purpura fulminans.
En 2017, 62 personnes (12%) sont décédées d’une IIM et la létalité était plus importante en présence (21%) qu’en l’absence (9%) de purpura fulminans.
Le saviez-vous ?
- La Normandie est l’une des régions les plus touchées (le département de Seine-Maritime tout particulièrement) avec la Bretagne.
- En 2017 : Le sérogroupe B est le plus représenté sur le plan national (42,1%), puis le sérogroupe C (27.9%), puis les sérogroupe W et Y (respectivement 13.9% et 14,6%).
- Le sérogroupe W est en augmentation depuis 2015 avec l’expansion d’une souche hypervirulente.
- Au Havre sur la période du 01/01/2014 au 25/07/2019 : 15 cas d’IIM déclarés dont 9 cas à méningocoque B, 5 cas à méningocoque W135 et 1 cas à méningocoque Y. Aucun cas à méningocoque C !
Sources :
- Les infections invasives à méningocoque en France en 2017 – Santé publique France
- Géodes : outil de suivi épidémiologiques des IIM par région – https://devgeodes.santepubliquefrance.fr (en cours de mise à jour)
- Veille et Sécurité Sanitaire de l’ARS Normandie
Ça s’est passé dans un cabinet au Havre :
Le 22 mai 2019, j’ai perdu un petit patient de 20 mois, en parfaite santé et à jour de ses vaccins obligatoires, d’une IIM à méningocoque B qui s’est présenté au cabinet à 10h avec 40 de fièvre et 3 taches purpuriques millimétriques. Il est décédé au CHU de Rouen vers 15h.
Parce que vous ne verrez peut-être jamais au cabinet de purpura fulminans ou parce que vous verrez peut-être demain le seul cas de votre carrière :
J’ai souhaité mettre en avant quelques messages pratiques forts (que vous pouvez aussi partager à vos collègues et stagiaires), qui ne sont pas toujours concrets à la lecture d’une diapositive ou d’un polycopié : gestion parentale de la fièvre nocturne, purpura = choc = remplissage urgent, proposition sur les vaccins non obligatoires (sérogroupes B et W135), etc…
C’est pourquoi, je mets à votre disposition 2 infographies à votre intention et à l’intention de vos familles de patients sur les conduites à tenir au cabinet et à la maison.
Prendre en charge un enfant présentant un PF au cabinetVeiller sur un enfant fébrile la nuit
Le décès d’un enfant bien portant est tellement dur pour des parents et leur médecin, si mon message peut vous aider dans votre pratique à minimiser autant que possible ce risque, j’en serai très heureux.
Je partagerai volontiers mon expérience avec tous ceux qui le désirent et participerai à tout projet futur à ce sujet.
Amicalement,
Dr Olivier NGUYEN – médecin de famille – 02 35 44 15 66